Gouzi gouzi font les zozios...

Publié le par Alma

La nuit dans le bungalow était magique !

Etant donné l'absence d'épaisseur des "murs" en bambou tressé (une sorte de damier à base de feuilles ou d'écorce), on pouvait profiter de la rave-party de tous les insectes alentour (eux au moins n'ont pas le gouvernement à dos, pépouzes les stikmous !) On a également apprécié les passages aux toilettes des autres résidents, mais ce n'était pas le plus appréciable, avouons-le. De plus, le tressage étant ce qu'il est, une multitude de petits trous laissaient passer les différentes lumières extérieures, ce qui créait des reflets sur notre moustiquaire et ainsi une merveilleuse scène étoilée à quelques centimètres de notre nez...
J'étais complètement sous le charme, c'était magique ! Pierre a joué les gros durs genre "ouai moi j'ai déjà dormi sous moustiquaire dans des bungalows" mais en réalité son petit coeur (...de Caillou, hihihi) était tout attendri lui aussi comme le prouvent ses dires : " ouai, c'est sympa.".
Il en a profité pour me raconter des séjours dans la jungle (ce héros, nan mais j'vous jure), et mes oreilles étaient toutes ouïes, jusqu'à ce qu'elles n'entendent plus que l'oreiller suppliant que je m'écroule. J'ai exécuté ses ordres assez rapidement et nous avons sombré dans un profond sommeil réparateur qui compensait largement la nuit toute pourrie que nous avions passé la veille !
Le réveil de ce matin était donc tout doux, nous étions reposés et émergions lentement de nos rêves étoilés lorsque nous avons dû rassembler nos affaires pour le check-out.
C'est à ce moment-précis que j'ai pu constaté que la moustiquaire était un peu plus trouée que ce que laissaient croire les apparences, et un sixième orteil m'est poussé sur le mollet gauche (hihihi).

On a rejoint l'auberge que nous avions repérée hier, pour récupérer notre linge d'une part, puis pour louer l'un des splendides bungalows !
Erreur. Ils n'étaient malheureusement plus disponibles... Il en restait bien un, mais pour 4 personnes, et même si l'envie martelait notre esprit, nous avons décidé d'être raisonnables (parce que le prix aurait un peu martelé notre porte-monnaie). Bon, un petit tour dans les chambres encore accessibles nous a convaincu de rester quand même : terrasse avec vue imprenable ET hamacs (de loin le plus important), chambre propre avec moustiquaire, sanitaires avec eau chaude... Bref, c'était parfait !
Le petit plus étant que les serviettes de toilette sentaient bon le linge lessivé et séché au soleil estival (ce qui est nettement plus agréable que les serviettes saveur moisissure humide auxquelles on a eu droit à Luang Prabang...).

Le hamac, c'est la vie !
Le hamac, c'est la vie !

Le hamac, c'est la vie !

[Anecdote "plongée dans notre quotidien" : Imaginez un instant que vous séjournez aux toilettes un peu plus longtemps que ne le veut la coutume, pour une raison que seules les padthaïs ingérées la veille connaissent... Vous apercevez alors une guêpe. Bon, rien d'extraordinaire a priori. L'ambiance champêtre, on connait, on va pas se laisser abattre pour si peu. Imaginez désormais que cette dite guêpe fait environ cinq centimètres de long et que son corps principal est aussi épais que la phalange de mon index. Déjà, c'est un peu plus angoissant. Ce corps est suivi d'une sorte de "colonne vertébrale" (si je puis dire), épaisse comme une ficelle grossièrement façonnée, puis d'un deuxième corps semblable en taille à une grosse goutte d'eau. Je vous laisse gérer vous-même la situation dans votre esprit, moi j'ai croisé les doigts pour qu'elle s'envole et elle est venue me voir avant de filer à l'extérieur (le mur étant une sorte de paillasse laissant une immense ouverture donnant sur l'extérieur). J'ai recroisé la bestiole depuis, on s'est saluées poliment puis j'ai repris mon observation forestière depuis mon hamac. Bon, je peux admettre qu'elle n'est pas bien méchante.]

Nous n'avons pas fait grand chose de notre après-midi, j'ai ENFIN terminé le livre de Robin Hobb (il me restait 10 pages donc ça ne m'a pas occupée longtemps), nous pourrons donc l'abandonner dans la librairie-hippie en face de notre hôtel en en profitant pour leur acheter un pot de miel des montagnes (oui, c'est une librairie qui vend du miel, tout est dit), on a travaillé un peu sur les colos de cet hiver, on a plongé notre regard dans le merveilleux paysage, observant au passage que notre camping d'hier soir hébergeait également quelques joyeuses vaches à proximité des tentes, et on est sortis environ une demie heure pour réserver notre journée de demain.

Et oui, nous avons rendez-vous à 9 heures demain matin pour un trek d'une journée ! Six heures de marche dans la jungle nous attendent, ainsi que la visite de l'une des grottes de la région. Un guide sera avec nous, on lui a bien renseigné notre compagnie d'assurance et les personnes à prévenir en cas d'urgence (Papa, Maman, tenez vous prêts à venir me chercher dans la jungle, il n'y a qu'une vingtaine d'heures de voyage pour me rejoindre, je compte sur vous !). Non, l'important était surtout de lui mentionner le fait que nous sommes végétariens, histoire de ne pas se retrouver avec du poisson farci à la béchamel pimentée comme seule source d'énergie après l'étape matinale de notre randonnée !

Après avoir réservé, nous sommes rentrés (enfin, on est restés en terrasse donc on n'étaient pas vraiment en intérieur, peut-on considérer cela comme une sortie afin d'élargir l'éventail de nos activités de ce jour ?), pour profiter de la splendide vue ainsi que de l'ambiance toujours aussi musicale qu'offre la ville. Question soleil et bronzage, l'unique sortie du jour nous a convaincu de rester à l'ombre pour le restant de l'après-midi ! Il faisait une chaleur aussi assommante qu'une enclume sur un têtard, et le compromis de l'ombre était idéal pour traînasser dans les hamacs en écoutant les oiseaux.

(cliquez pour agrandir) Ode à la paresse... et au soleil, s'il vous plait !(cliquez pour agrandir) Ode à la paresse... et au soleil, s'il vous plait !

(cliquez pour agrandir) Ode à la paresse... et au soleil, s'il vous plait !

Entre les montagnes, nous avons eu droit au plus beau couché de soleil auquel on a assisté depuis le début de notre voyage ! L'instant était bercé par le fond musical à la fois généré par les sonos, mais aussi par tous les insectes et oiseaux, la lumière orange rendait les paysages encore plus magiques que d'ordinaire, et personne à l'hôtel ne pipait mot : nous étions tous-tes rivés-es sur la boule de feu descendant lentement se cacher derrière la montagne... C'était assez extraordinaire.

Nous n'avons vraiment pas fait grand chose de la journée, comme en témoigne la petitesse de cet article. Ce soir, nous sommes allés manger dans un restaurant végétarien absolument délicieux - qui offrait en plus la possibilité d'apercevoir ce qui se tramait à la télévision locale : une sorte de feuilleton interstellaire où les personnages se retrouvent entre deux planètes, avec un rayon blanc tout autour d'eux pour qu'on comprenne bien qu'ils brillent, où une jeune fille parle en rentrant les lèvres comme si elle n'avait pas de dents et où une femme est clairement peinte en noir pour représenter une ethnie exotique. Le tout dans un décor et des costumes bollywoodiens (perles et paillettes, bonjour !), avec un fond sonore fourni par le bar d'à côté (un bon Eminem comme on n'en fait plus), c'était une expérience culturelle très innovante !

On est rentrés à l'auberge ensuite, afin que les moustiques puissent manger à leur tour (il en faut pour tout le monde, j'espère que le tofu aux noix leur plaira), puis nous allons vite rentrer nous abriter sous la moustiquaire et dormir pour être en forme demain ! Le trekking, ça va dépoter !

Gros bisous !
 

Le soleil se couchant sur la jungle chantante...
Le soleil se couchant sur la jungle chantante...
Le soleil se couchant sur la jungle chantante...

Le soleil se couchant sur la jungle chantante...

Publié dans Laos, Vang Vieng

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