L'envers du décor...

Publié le par Alma

Tadam ! Levés à 10h du matin (quand le réveil a sonné à 8h, on a déclaré forfait immédiatement), nous avons fait notre petit sac pour faire de cette dernière journée à Koh Tao : une réussite !
Maillot de bain, serviette, bouteille d'eau, livre et crème solaire, ça déconne plus, on était plus motivés que jamais.

[Bon d'accord, on s'est fait un méga petit-déjeuné-de-la-mort-qui-tue pour être certains d'être bien motivés... - Ben j'ai rien mangé moi ce matin en fait.. - Pierre, tu as pris un pain au chocolat et une part de cheese cake..! - Oui mais bon tu vois, j'ai pas tant d'appétit que ça en fait. - ... ]

Une fois parés pour affronter tous les méandres d'une île, certes ensoleillée, mais dont les routes en terre ont tout de même subit un léger déluge de plusieurs jours, nous avons enfourché notre scooter et sommes partis à l'aventure : direction Hin Wong, la plage du snorkelling !
L'eau claire, les rochers, les poissons multicolores, le soleil qui chauffe le dos... On était tout excités rien que d'y penser !

Bon. La route était un beau morceau de galère, mais nous n'avons pris aucun risque et nous sommes arrêtés avant "la descente de la mort". Les quelques touristes qui remontaient la côte à pied nous disaient -en anglais, entre deux respirations douloureuses- "c'est un petit peu dangereux".
Tu m'étonnes John ! Même à pieds on risquait la chute à chaque enjambée, alors à deux sur un scoot', on n'ose à peine imaginer ! La route était assez raide, en virage, faite de terre recouverte de gravier (le paradis de la glisse), et modelée par de nombreuses crevasses, sillons et autres joyeusetés du monde naturel en période de pluies intenses.

La jolie petite route.

La jolie petite route.

BREF. On n'a pas tenté le coup, déjà que la descente n'aurait pas été une partie de plaisir, mais la montée n'aurait juste pas été possible du tout. (Bon d'accord, on a croisé deux thaïlandais qui se sont farcis la montée, en tongs - carrément relax sachant que leurs scooters glissaient dans tous les sens et qu'ils devaient se rattraper avec leur pieds toutes les secondes... On n'est pas tous égaux face à l'adversité.)

Nous voilà donc avec notre sac sous le bras, à regretter de ne pas avoir une luge pour se faire la descente d'une traite (et pour se préparer à ce qui nous attend dans une semaine, hihi), en route pour la magnifique Hin Wong. D'en haut, on pouvait voir les cocotiers dans le léger vent, la mer d'un bleu captivant (avec quelques moutons, pas si léger que ça, le vent...), et nous apercevions les petits toits en bambou sur le bord de l'eau.

- Ça, c'est vraiment un paysage de carte postale ! Il fait trop beau en plus on a de la chance ! Ça va nous faire du bien d'aller un peu dans l'eau !

Le soleil, la mer, les cocotiers...Le soleil, la mer, les cocotiers...Le soleil, la mer, les cocotiers...

Le soleil, la mer, les cocotiers...

Mais oui, tellement de bien ! Euh.. Hum... Arrivés en bas, comment dire, on a un peu déchanté...

Déjà, on a vite repéré le mouvement de la mer qui était carrément énervée et qui s'explosait sans vergogne sur les rochers luisants. Au moins, on savait qu'on ne se baignerai pas. Bye le bronzage-maillot de bain.
Ensuite, les bungalows étaient vides, morts. Aucune vie sous ces toits défraîchis à la peinture écaillée, une terrasse sur pilotis avec des chaises et des tables mais aucun signe d'activité... Un peu tristoune, comme ambiance.
Et pour finir, si nous devions donner un nom qualifiant l'état général de ce "joli point de vue" : une déchetterie flottante. Il y en avait partout. Des flaques huileuses et plastifiées sur l'eau, qui remuaient au rythme des vagues, et des bouteilles ou des tas de déchets sur le sable... Dans le genre "petite sortie au bout du monde", on s'est pas loupés.
Alors, vu l'état de la route, on s'est dit que la pluie abondante avait dû ramener tous les déchets du coin à cet endroit précis, mais même les branches d'arbres étaient au sol et tout l'espace semblait ravagé, c'était vraiment déroutant (et très très triste).

L'eau sale, les sacs en plastique, la plage pleine de déchets...L'eau sale, les sacs en plastique, la plage pleine de déchets...

L'eau sale, les sacs en plastique, la plage pleine de déchets...

Du coup, on a fait demi-tour illico presto pour rejoindre notre scooter... C'était pas facile, il y a eu des glissades et des découragements, mais on a croisé un groupe de québécoises se donnant des conseils sur leurs sandales et nous avons immédiatement retrouvé le sourire pour continuer notre chemin ! (L'accent québécois, c'est un des trucs les plus joyeux que je connaisse).

En route donc, on a tenté notre chance sur une autre plage, facilement accessible, bien que le chemin traverse tout un complexe hôtelier pour atteindre la mer... Après une bonne dizaine de minutes de marche sur du béton tout neuf, au milieu de bâtiments luxueux (mais vides), sous un soleil de plomb, on s'est retrouvés face à un panneau explicatif sur le prix de l'accès à la guesthouse (et donc, à la plage, elle est là l'astuce). Bien. Ne souhaitant pas soutenir ce genre de privatisations abusives, on a fait demi-tour (encore, décidément, c'était pas le jour !) et on est allés se remonter le moral avec un délicieux jus de fruits frais !

L'homme défiant son scooter, et petite vue avant l'accès payant...L'homme défiant son scooter, et petite vue avant l'accès payant...

L'homme défiant son scooter, et petite vue avant l'accès payant...

D'abord assis au soleil sur une terrasse au bord de la mer, nous avons ensuite plongé dans l'eau de la petite plage toute calme, à quelques mètres de là, pour profiter enfin de nos maillots de bains ! On n'avait quand même pas préparé notre sac pour rien ! L'eau était trop bonne, mais, malheureusement pour moi, elle était légèrement trouble - et j'ai tout fait pour respecter ma bonne résolution en ce qui concerne l'énervement inutile, je vous jure, mais des fois c'est dur.

- Mais Pierre non j'aime pas je te dis que je vois pas le fond !
- Mais ça va là regarde je marche j'ai pied, je suis là, ça va ?
- NON ! C'est tout gluant y'a plein de cailloux arg non j'en ai marre je veux retourner sur la plage !
- C'est juste du sable avec quelques cailloux et des petites algues, c'est rien je t'assure.
(sourire bienveillant)
- Non j'te jure j'aime pas je vois pas le fond je veux rentrer !
- Bon bah retourne sur la plage si tu veux, je te rejoins après, d'ac' ?
(sourire plein de compréhension et de compassion)
- ...
- Quoi ?
- ... C'est vraiment gluant, je vois pas le fond...
- Et ?
- Accompagne-moi jusqu'à la plage
(sourire angélique)
- C'est pas vrai...

Une fois sur la plage, j'ai pu faire bronzette pendant que Pierre nageait tranquillou, c'était hyper agréable car il n'y avait personne - sauf ces petites chenilles vert fluo, accrochées à des toiles d'araignées et qui flottaient dans le vent... surtout, ne pas les toucher par inadvertance... Il y avait aussi quelques fourmis fortement intéressées par le confort de ma serviette mais j'ai réussi à garder l'avantage !

Les jus de fruits, y'a que ça d'vrai !

Les jus de fruits, y'a que ça d'vrai !

Ensuite, nous nous sommes lancés dans la conquête d'une troisième plage (décidément, plus rien ne nous arrête !) et avons ainsi découvert Thanote Bay. La descente en scooter était carrément impressionnante mais l'arrivée en bas valait vraiment le détour ! La mer était assez mouvementée, mais il y avait une grande plage de sable et d'énormes rochers sur lesquels nous asseoir pour ne pas remettre de sable dans nos chaussures (le gommage naturel, ça va bien cinq minutes). En réalité, on n'est pas restés longtemps (coucou photo au revoir), car on devait rejoindre Misso au centre ville et la fin d'après-midi était arrivée assez vite...

Une fois en ville, je me suis éclipsée pour une heure de massage à l'huile, tandis que Pierre et Misso sont allés boire un coup à Canopia (le bar sur le toit) avec les autres frenchies !

Le massage, c'est bien, c'est reposant, ça détend, c'est relax... Sauf quand un moustique s'acharne sur ton poignet au bout de cinq minutes et que la démangeaison dure 20 minutes sur une séance d'une heure ! Arg ! La masseuse - repérant que, même avec ma tête coincée dans le trou de la table, tandis qu'elle s'occupait de mes jambes, je frottais tant bien que mal mon avant bras sur le rebord de la table - a tout de suite pris des mesures drastiques pour traiter le mal par le mal : une bonne couche de baume du tigre (vous savez, le truc qui chauffe, tout est dans le titre) sur mes 5 boutons (il a été gourmand, le stikmou), et hop on n'en parle plus.
En vrai, ça marche très bien, ça chauffe fort pendant un bon quart d'heure mais mes boutons ont désormais disparus, alors qu'on se traîne des cicatrices depuis trois semaines de piqûres anodines que l'on n'a pas traitées au baume magique...

Au soleil à Tanote Bay !Au soleil à Tanote Bay !Au soleil à Tanote Bay !

Au soleil à Tanote Bay !

Au final, le massage était vraiment super agréable, même avec un bras qui chauffe, et j'ai pleinement profité de ce petit moment de détente (je n'ai même pas donné de coup de pied dans le nez de la dame quand elle a osé poser sa main sur mon pied, c'est dire si la chatouilleuse hors-catégorie qui sommeille en moi était détendue !), ainsi que du thé traditionnel servi à la fin (qui avait une odeur vraiment incroyable, c'était hyper agréable, tout doux, tout sucré, même si le thé n'était pas du tout sucré... mystère !). Ensuite, j'ai rejoint tout le monde à Canopia et on est allés manger dans un petit restaurant végé délicieux.
Pierre a été servi une demie heure avant tout le monde (oui, vraiment une demie heure), j'ai évidemment été servie en dernière (parce que c'est plus drôle de servir la personne la plus lente en dernier), et les plats, d'une façon générale, ont été apportés un peu dans le désordre. C'était assez rigolo, il y avait 4 tables, et plutôt que de faire le service pour l'une, puis pour l'autre et ainsi de suite (afin de servir tous les membres d'un groupe au même moment, par exemple), les plats sont arrivés au compte goutte "un peu pour cette table-là, un peu pour celle-là, toi ta boisson je te l'apporte au dessert, toi ton riz il faut que j'aille l'acheter alors hop je prend mon scooter et j'arrive, toi je t'apporte deux fois le même plat parce que je me suis planté sur le petit papier...". Bref, c'était un grand moment plein de surprises (mais aussi plein de saveurs car les plats étaient vraiment délicieux, donc ça va.). Bilan positif.

Ensuite on est rentrés à l'hôtel, où il faut encore faire les valises avant notre départ de demain ! On quitte Koh Tao à 14h45, à bord d'un catamaran rapide, qui nous fera rejoindre Chumphon en 2 heures (si tout se passe bien, on n'y est pas encore).

Dernier selfie "sur la plage à Koh Tao" !

Dernier selfie "sur la plage à Koh Tao" !

Bilan de ces deux semaines de fête sur une île : la faune sauvage, c'est bien, on était contents de voir Misso et de profiter de bons moments entre frenchies, on a vu de beaux paysages, et ça faisait du bien de pouvoir se baigner dans une eau claire et tiède (et d'ailleurs, j'ai réussi à me baigner, comme quoi la magie de noël existe) !

Mais on a surtout réalisé que les plages payantes n'arrangent pas l'état des-dites plages, que le tourisme de masse apporte de l'argent mais aussi des guesthouses trop agglutinées au bord de l'eau et des chemins qu'il faudra refaire dans dix ans, que la mer est pleine de merdes en plastiques et que ce qui est visible sur une plage n'est que la face cachée de l'iceberg... On n'ose pas imaginer quelle quantité part au large. Il y a du boulot, ça, c'est sur.

Sur ces bonnes paroles, je vous souhaite une bonne fin de journée, et à bientôt pour de nouvelles aventures !

Gros bisous !

Publié dans Thaïlande, Ko Tao

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