La route.

Publié le par Alma

J’avais commencé l’article d’hier en vous narrant les nombreuses qualités loufoques de notre chambre d’hôtel – rassurez-vous, nous avons fini par trouver le fameux interrupteur (bien caché derrière la télévision, allez savoir) et aucun orteil n’a été malmené. En revanche, on a vite remarqué qu’il y avait une drôle d’odeur lorsqu’on est allés se coucher… Est-ce que ce sont les chaussures qui sentent mauvais avec l’eau ? Non. Est-ce qu’on a un vêtement qui pue à cause de la lessive (parfois, cette dernière ne sent pas vraiment la fraîcheur printanière, mais plutôt le rouleau de printemps, justement) ? Non plus, nos vêtements étaient propres et sans odeur particulière.

Allez, on fouille un peu dans les draps et on découvre, simplement, que c’est bel et bien une odeur de pipi qui envahi la pièce (on n’osait y croire) et que le diffuseur de fragrance n’est autre que le matelas sur lequel nous avons dû dormir. C’était plutôt insupportable (on a dormi sur la couette), on a mis nos têtes de l’autre côté du lit pour limiter les désagréments, et on a profité du plaid airfrance et de mon écharpe laotienne pour nous couvrir (parce qu’en plus, il ne faisait pas chaud !). Dans le genre « nuit pourrie », on ne fait pas mieux.

C’est donc avec une bonne humeur non feinte (hu hu) que nous avons commencé la journée, nous dirigeant tranquillement vers la gare pour acheter nos billets (vous savez, le train de 12h46). J’abandonne Pierre sur le banc avec tous les bagages et je me rends au guichet, pleine de bonne volonté. L’agent a vite perdu patience devant mon incompréhension flagrante lorsqu’il m’a répété « foun » trois ou quatre fois, genre « elle me gonfle à pas savoir parler anglais cette reloue, là ». Ben oui, monsieur, mais en fait « plein », ça se dit « full » et pas « foun », donc apprends à parler anglais avant d’agresser les gens dès le matin. Tu sais pas, si ça se trouve ils ont passé la nuit dans un lit plein de pipi et ils risquent de te mettre un point dans la figure si tu leur annonce que le train qu’ils prévoient de prendre dans deux heures  n’est pas disponible, et qu’ils n’ont plus qu’à se taper 6 heures de minibus au prix exorbitant et dans un confort inexistant pour rejoindre leur destination ! Et tu diras à ton copain à l’entrée de la gare de nous lâcher la grappe et qu’on n'a pas besoin qu’il appelle en hurlant la dame du guichet à vingt mètres pour lui dire où on voulait aller, car on sait parler anglais - nous - et qu’on devrait s’en sortir sans qu’un inconnu sans uniforme fasse le boulot à notre place.

Petit point itinéraire par le spécialiste de la sérénité (aidé d'un petit paquet de cacahuètes...).

Petit point itinéraire par le spécialiste de la sérénité (aidé d'un petit paquet de cacahuètes...).

Bref – remarquez la bonne humeur, palpable comme j’ai dit – le monsieur de la gare ne nous a évidemment pas dit tout ça, il nous a répété « foun » inlassablement à chaque question qu’on lui posait à propos des alternatives (- Est-ce qu’il existe un bus ? – foun ! – Est-ce qu’on peut prendre un minibus ? – FOUN !!), et on s’est rendus au centre d’information pour touristes (ou centre de pompe à fric pour blancbecs) afin de réaliser, par nous-même et pour le plus grand bonheur de notre porte-monnaie, que le minivan allait arriver dans un quart d’heure (on a bien fait de nous lever tôt pour profiter de la ville), que ça allait durer un peu plus de trois heures avant une pause et un changement de minivan pour encore une heure et demie de bonheur avant de rejoindre Hua Hin.

LE REVE. Les minivans étaient trop petits pour nous, nos têtes touchaient le plafond (et surtout les insupportables petits bitoniaux porte-rideaux qui agissaient comme des crochets s’enfonçant dans le crâne, un régal), on n’avait pas vraiment de place pour nos jambes (en comparaison, la petite dame à côté de Pierre ne touchait pas le sol avec ses pieds, ça avait l’air d’être royalement confortable pour elle…) et les pauses n’étaient pas prévues dans l’itinéraire. On a à peine eu le temps de descendre du premier mini-minivan qu’une quantité d’inconnus nous ont demandé où on allait (un peu comme des rabatteurs agressifs, décidément c’était pas le jour), puis nous ont conduit sans discuter jusqu’à leur minivan où on a été parqué en moins de 10 minutes (après trois heures et demie de route, on avait visiblement pas l’occasion de marcher un peu, prendre l’air non climatisé et aller faire pipi).

Passons les détails de conduite car, après plus d‘une heure et demie, le supplice touchait à sa fin. Enfin, nous sommes arrivés à Hua Hin en toute fin d’après-midi (allitération en "fin", enfin. C'est fin !), où il a fallu se débattre vigoureusement pour que le chauffeur ne nous dépose pas au milieu de nulle part en périphérie de la ville, mais accepte de faire deux kilomètres de plus pour nous emmener jusqu’au « centre », d’où nous avons pu rejoindre notre hôtel.

Question confort, on est loin de la baie vitrée donnant sur baignoire et des draps malodorants : notre chambre est toute petite mais la fenêtre donne sur la mer. L’auberge est entièrement sur pilotis au-dessus de l’eau (il y a deux mois, j’aurais dit « l’horreur », là je dis « amusant », comme quoi, tout arrive), et on va pouvoir s’endormir dans un matelas top confort en écoutant le bruit des vagues ! (et se faisant bouffer par les moustiques virulents, mais j’avais promis de ne plus me laisser emporter par des détails froissants…).

La terrasse.

La terrasse.

 

On s’est écroulés  après avoir grignoté un petit plat de pad thaï et de curry vert, et on compte bien rattraper le sommeil manqué de la nuit dernière et reposer un peu nos corps engourdis par le voyages : on a mal partout ! Demain, on se la joue tranquille, grass’ matinée et promenade au gré de nos envies (on n’a rien prévu, qui vivra verra).

Gros bisous !

Ajout de 22h30 : Réconfort d'une journée de dur labeur : délicieuse glace et succulent sorbet ! Comme quoi, le bonheur, c'est pas si compliqué que ça...
Ajout de 22h30 : Réconfort d'une journée de dur labeur : délicieuse glace et succulent sorbet ! Comme quoi, le bonheur, c'est pas si compliqué que ça...

Ajout de 22h30 : Réconfort d'une journée de dur labeur : délicieuse glace et succulent sorbet ! Comme quoi, le bonheur, c'est pas si compliqué que ça...

Publié dans Thaïlande, Chumpon, Hua Hin

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