Toilettes turques et huile de palme

Publié le par Alma

Bye bye Chiang Mai, bonjour Chiang Rai !

Après un petit déjeuner bien garni (vengeance sur notre flop d’hier soir !), avec un fond sonore country et des culottes propres dans nos sacs à dos, nous étions pleinement préparés à faire le voyage jusqu’à Chiang Rai !
En route dans le tuk-tuk (le monsieur qui conduisait était tout gentil, il a même fait un sourire compatissant quand je me suis cognée la tête dans son véhicule), direction le terminal de bus ! On croise les doigts pour avoir une place car visiblement, les transports sont réservés bien en avance pendant la haute saison…
Les doigts dans le nez, on a nos billets héhé ! On en profite même pour étaler notre savoir et ainsi renseigner une française sur les compagnies de bus (Pierre l’a prise pour une anglaise au début, j’ai vite rétabli la situation dès qu’elle a commencé à prononcer ses premiers mots dans la langue de Shakespeare…  Nous préférerons Molière pour cette fois-ci, la communication ne s’en portera que mieux !).

(cliquez pour agrandir) Petit-déjeuné de professionnels du voyage, selfie tuktuk rayonnant, vue du tuktuk et du gentil conducteur (on ne voit pas du tout qu'il a improvisé une troisième voie qui n'existait pas à la base, il l'a inventée exprès pour la photo ! Trop fort !)(cliquez pour agrandir) Petit-déjeuné de professionnels du voyage, selfie tuktuk rayonnant, vue du tuktuk et du gentil conducteur (on ne voit pas du tout qu'il a improvisé une troisième voie qui n'existait pas à la base, il l'a inventée exprès pour la photo ! Trop fort !)(cliquez pour agrandir) Petit-déjeuné de professionnels du voyage, selfie tuktuk rayonnant, vue du tuktuk et du gentil conducteur (on ne voit pas du tout qu'il a improvisé une troisième voie qui n'existait pas à la base, il l'a inventée exprès pour la photo ! Trop fort !)

(cliquez pour agrandir) Petit-déjeuné de professionnels du voyage, selfie tuktuk rayonnant, vue du tuktuk et du gentil conducteur (on ne voit pas du tout qu'il a improvisé une troisième voie qui n'existait pas à la base, il l'a inventée exprès pour la photo ! Trop fort !)

Bon… Nous avions un peu plus de deux heures à attendre et nous sortions de table, donc on n’avait pas vraiment faim. On file acheter deux trois bricoles au cas où le voyage durerait 6h au lieu de 3 (on ne sait jamais, dans ce pays de la tranquillité mobile…) C’est là que nos valeurs éthiques ont été mises à rude épreuve. Bon, déjà, on fait nos courses au 7 eleven (là où il est écrit Coca-cola sur les bouteilles d’eau et où tu peux acheter des gobelets de soda remplis de glaçons, en libre-service). Mais tous les produits que l’on veut acheter (essentiellement des cacahuètes et des noix, pour ne pas citer les beignets à l’ananas et autres petites sucreries) sont pleins d’huile de palme ! Horreur, malheur ! Que vont devenir nos petits esprits, fervents défenseurs de l’environnement et de la cause animale ?
Et ben ils vont s’aligner docilement et acheter leurs cacahuètes sans sourciller (d’ailleurs je viens de finir le paquet toute seule en écrivant ces lignes, et ça s’est plutôt bien passé). On est pas très fiers de notre coup, mais il n’existait pas un seul truc sans huile de palme (à part cette banane verte emballée dans du plastique, ou bien les cotons-tiges mais vraiment ça ne nous emballait pas !).

Panier garni sous le bras, nous allons patienter dans le terminal, et en profitons pour faire un tour aux toilettes (en vue des trois ou six heures de bus). Eh bien figurez-vous que Pierre a eu la frousse quand je lui ai annoncé « bon ben chez les filles, c’est des toilettes à la turque, y’a pas de papier, y’a pas de savon, et la chasse d’eau c’est une casserole qui trempe dans un sceau rempli d’eau trouble » (déjà, ça fait rêver). Il était donc un peu timide à l’idée d’aller aux toilettes, mais il en est revenu triomphant avec un tout autre témoignage que celui de la vulgaire femelle que je suis « chez les mecs il y a des vraies toilettes, une vraie chasse d’eau et même du savon pour se laver les mains ! ».

J’ai acquiescé d’un air méprisant avant de reprendre ma lecture, renfrognée… Non je plaisante, j’ai haussé les épaules et nous avons partagé notre attente (même si je mourrais d’envie d’arracher le bouquin de mon sac à dos !). J’ai sauté sur l’occasion de goûter un truc qui m’intriguait carrément depuis notre arrivée ici : ces grosses boules blanches, type beignet, dont l’image publicitaire présente un fourrage type chocolat ou fraise à l’intérieur. On en achète un (on évite celui avec du porc dedans, déjà ça sentait l’embrouille), et j’attends que mes doigts soient brûlés avant d’enfin croquer dans ce morceau moelleux… Eh bien c’était de la mie de pain, brûlante, renfermant un cœur à base de noix (un peu écoeurant, le cœur, si je peux me permettre), le tout était plutôt moelleux mais ce n’était pas non plus extraordinaire. M’enfin, cela nous aura occupé 5 minutes, pile poil le temps qu’il fallait à notre merveilleux bus V.I.P. pour se garer devant nous !

(cliquez pour agrandir) "L'attente et les billets" (on était tout excités à l'idée de quitter Chiang Mai, j'avoue), et "La fille au beignet".(cliquez pour agrandir) "L'attente et les billets" (on était tout excités à l'idée de quitter Chiang Mai, j'avoue), et "La fille au beignet".

(cliquez pour agrandir) "L'attente et les billets" (on était tout excités à l'idée de quitter Chiang Mai, j'avoue), et "La fille au beignet".

A l’intérieur, sièges d’avion, ceintures, toilettes, distribution de bouteilles d’eau fraîche et de petites gaufres à la noisette (et à l’huile de palme, finissons-en). Pierre a plongé sa tête dans les rixes de marins et les convoitises des pirates, tandis que je fondais pour les Beatles en observant la jungle et les montagnes qui nous entouraient ! Au bout de trois heures, les petits vieux (de type Molière), ont commencé à s’impatienter et ont donc oublié tout bon sens lorsqu’ils se sont mis à parler (déjà, ils se chamaillaient pas mal), et à évoquer leurs souvenirs à haute et intelligible voix : « Eh ben n’empêche que ce qui m’a le plus marqué pendant notre voyage, c’est les hémorroïdes du marché de Chiang Mai hahaha » - léger malaise dans l’assistance, suivi d’un « Ooooooh tu exagères ! » (imaginez une poule qui glousse, la réaction était assez semblable). Je me dois de vous expliquer le contexte, quand même, pour ne pas totalement ternir l’image de ce brave monsieur. Sachez simplement que les marchands homéopathiques thaïlandais sont assez à l’aise lorsqu’il s’agit de montrer à quoi servent leurs essences et leurs poudres à base de plantes… On peut donc, effectivement, croiser des images assez appétissantes sur les différents stands du marché. (Cela justifie-t-il une discussion publique sur les hémorroïdes, c’est une autre problématique).

Après notre petit périple riche en émotions, nous sommes enfin arrivés à Chiang Rai ! Le terminal de bus étant en plein centre ville, nous avons tout de suite pu apprécier l’ambiance réellement détendue de la ville. Encore plus au nord que Chiang Mai, nous profitons également d’un climat plus doux, qui semble plutôt bénéfique aux nombreuses bestioles semi-volantes que nous avons croisées… Huhuhu.

(cliquez pour agrandir) Selfies du bus VIP !(cliquez pour agrandir) Selfies du bus VIP !

(cliquez pour agrandir) Selfies du bus VIP !

[La gentille rouennaise avec qui j’ai discuté hier soir dans notre hôtel (et oui, le monde et vraiment petit et Rouen me suit jusqu’au bout du monde !), les moustiques sont assez présents dans le nord, ainsi que les serpents. Habitant au nord pour ses études, elle m’a fait part de quelques expériences peu réjouissantes avec ces zolis zanimaux zozotant… Depuis, j’entretien une petite névrose quant à la  fermeture des fenêtres et des cuvettes des toilettes !]

Nous avons rejoint notre charmant hôtel, un tantinet excentré mais très accueillant ! Déjà, un groupe de jeunes anglais, en plein apéro, semblaient apprécier notre arrivée (on ne peut pas vous dire depuis combien de temps ils avaient commencé l’apéro, ceci dit), et la salle principale était remplie de petits pains faits maison (on a hâte du breakfast de demain matin !) : ça sentait bon et on a même eu deux bouteilles d’eau fraîche en prime ! (C’est la journée "offre-une-bouteille-à-un-touriste"). La chambre est assez propre, on regrette les 3 choix qui s’offraient à nous encore hier soir, concernant la douche (hihihi), et on ne sait pas encore si nos petits corps fragiles apprécieront le matelas qui est « dur comme une planche » selon Pierre…

Mais ne soyons pas tatillons : une chambre propre et accueillante, c'est tout ce qui compte ! On a installé nos petites affaires et j'ai réussi à relever la tête de Pierre, qui avait disparu dans le livre de Robin Hobb, afin d'aller manger un petit bout ! Vous allez croire qu'on ne fait que manger cette semaine, et je dois avouer que c'est un peu le cas ! Hihihi.

On se la joue classique, pour 35 bahts chacun (1 euro), on a pris une assiette de padthaï et une de riz aux légumes : le tout servi sur une petite table sur un trottoir, ou certains-nes mangeaient assis-es par terre, tandis que les cuisines étaient en extérieur (un véritable petit bouiboui de rue !). Je ne sais pas si c'est l'odeur des voitures, les mains non-gantées des cuistos qui caressent le caniche local ou la lumière changeante de l'horloge du rond point qui fait ding dong, mais ce repas figure parmi les meilleurs de notre séjour ! On était tellement enthousiastes qu'on a recommandé un riz thaï en dessert, héhé.

L'horloge du rond-point qui fait ding-dong, Pierre et moi au bouiboui, le regard vers l'horizon illuminé.
L'horloge du rond-point qui fait ding-dong, Pierre et moi au bouiboui, le regard vers l'horizon illuminé.
L'horloge du rond-point qui fait ding-dong, Pierre et moi au bouiboui, le regard vers l'horizon illuminé.

L'horloge du rond-point qui fait ding-dong, Pierre et moi au bouiboui, le regard vers l'horizon illuminé.

Les rues de Chiang Rai sont vraiment tranquilles, les bars sont de toutes les couleurs, l'ambiance musicale est plutôt axée reggae/rap, les marchands-es jouent aux cartes accoudés-es au bar, les gens sont souriants, il n'y a pas beaucoup de circulation... Bref, on est contents de changer d'air et d'atterrir dans un endroit si charmant ! Va-t-on allonger notre séjour ici...? On ne sait pas encore, on va faire quelques visites demain et on avisera à ce moment là !

Après notre repas, on a pris le chemin de l'hôtel... Il y a un point commun à toutes les villes que nous avons fait jusqu'à maintenant : l'absence d'éclairage fiable sur les trottoirs ou dans les rues, la nuit. Ça laisse un tas de possibilités que notre imagination ne manque pas de se figurer... Et parfois, ce n'est pas que dans la tête que les ombres bougent dangereusement ! De loin, j'ai pu apercevoir ce qui semblait être une tâche noire immobile, un déchet, peut-être... Sous mes pas, la-dite tâche s'est mise à gigoter dans tous les sens : une colonie d'énormes cafards a été un peu dérangée par ma visite inopportune. J'avoue, j'ai fait un bond de deux mètres (d'au moins cinq mètres même, disons-le franchement) et je suis partie en courant, sous le regard hilare de Pierre - qui n'avait pourtant pas fait son malin au moment ou j'ai bondi, je ne vous le cache pas.

Conclusion : la jungle, ça va être "amusant", huhuhu.

Après toutes ces émotions fortes, nous avons atteint la sécurité de notre chambre paisible. On prévoit notre journée de demain, la suite au prochain épisode !

Des bisous !

Une rue lumineuse, et "L'Attraction de Robin" par la photographe Alma Kubikou
Une rue lumineuse, et "L'Attraction de Robin" par la photographe Alma Kubikou

Une rue lumineuse, et "L'Attraction de Robin" par la photographe Alma Kubikou

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