Les jolies colonies... (de vacances !)

Publié le par Alma

C'est assise sur la terrasse couverte de notre hôtel, sur les rives du Mékong, que je rédige ce billet... (et oui, finalement, internet est vraiment partout !).

DEPUIS LE LAOS !

Depuis que nous avons franchi les frontières, on n'a de cesse de réaliser à quel point l'ambiance est paisible et décontractée. On ne sait pas vraiment expliquer d'où vient ce sentiment, entre la végétation abondante, les routes toutes cabossées, les maisons de toutes les couleurs et les poulets qui gambadent, c'est vrai qu'on ne voit rien de paisible à première vue, comme ça (surtout à 8 à l'arrière d'une camionnette), mais on se sent super bien ! On regretterai presque de ne pas rester une ou deux semaines de plus...

Par où commencer le récit de cette journée ?

Nous étions dans les rues sombres de Chiang Rai dès 5h35 ce matin, chargés comme des bourricots, nos petits croissants sous le bras et la tête encore toute enfarinée... Une fois assis dans le bus, nous n'avons pas eu à attendre trop longtemps pour le départ (on passera les détails de la fenêtre brisée à ma droite et de la porte grande ouverte qui nous a procuré un courant d'air glacé pendant les 2h de trajet). A 5h57, le moteur démarrait et nous étions en route !

... jusqu'à ce qu'un tuktuk lancé à toute allure se mette en travers de notre trajectoire pour faire descendre un petit monsieur tout aussi rapidement et le faire sauter dans le bus ! Tout le monde rigole, tout le monde sourit, c'est une réelle bonne ambiance qui ponctue le début de cette journée !

Il n'a pas été aussi aisé de dormir dans ce bus que dans celui de la dernière fois, rapport aux tremblements et à la fraîcheur matinale, mais Caillou s'en est plutôt bien  sorti en brandissant son plaid Airfrance accompagné de l'oreiller, tous deux dérobés dans l'avion, et qui lui ont permis de s'endormir paisiblement sur nos sacs à dos... pour ma part, je me suis contentée d'observer les paysages changeant avec le levé progressif du soleil - en essayant de ne pas prendre en compte les initiatives ambitieuses de notre conducteur, qui n'hésitait pas à doubler un camion de bétail, dans le noir, sur la double ligne blanche qui indiquait fermement "ne pas doubler", le tout dans un virage et en tête à tête avec une moto. Une bonne ambiance, rappelez vous.

Selfie matinal et ambiance nocturne du terminal de bus...
Selfie matinal et ambiance nocturne du terminal de bus...

Selfie matinal et ambiance nocturne du terminal de bus...

J'ai quand même réussi à somnoler un petit peu (les sacs ne risquant pas d'être fouillés avec Pierre allongé dessus !), et le klaxon de 7h55 a prouvé toute son utilité à signifier notre arrivée à la frontière. Un petit tour de tuktuk et nous voilà brandissant nos passeports flamboyants devant les agents de l'espace frontalier ! Un sourire à la caméra, quelques dollars et un joli autocollant sur nos t-shirt : on était fin prêts à affronter l'inconnu laotien ! Un bus nous a conduit jusqu'à la frontière, où nous avons été pris en charge par un conducteur de camionnette très souriant (c’était compris dans le packaging-autocollant !). Après quelques kilomètres au milieu de la verdure laotienne, nous avons fait un arrêt "chope-un-sandwich", où tout plein de touristes étaient réunis dans une sorte de faille spatio-temporelle qui mêlait enfants blagueurs, chien endormi, café-croissant, club-sandwich et course de poulet... notre chauffeur traînassait dans le canapé en caressant le chien, un autre chauffeur de camionnette habillé en chemise turquoise et pantalon de costard est arrivé avec ses touristes et sa plaquette plastifiée pour nous parler du voyage... D'après lui, on allait passer au moins 7h sur le bateau, il fallait vraiment acheter un sandwich ici, c'était inévitable ! On a fait comme tout le monde, on a acheté notre sandwich (on peut désormais dire qu'on a mangé un ketchup-mayo sur le Mékong, et ça c'est quand même pas mal!) Puis un moment donné tout le monde s'est réveillé comme par magie et nous avons repris la route, direction les bateaux cette fois-ci, pour de vrai !

(cliquez pour agrandir) Passage de frontières, accueil chaleureux, nouvelle monnaie et jolis visas !(cliquez pour agrandir) Passage de frontières, accueil chaleureux, nouvelle monnaie et jolis visas !(cliquez pour agrandir) Passage de frontières, accueil chaleureux, nouvelle monnaie et jolis visas !
(cliquez pour agrandir) Passage de frontières, accueil chaleureux, nouvelle monnaie et jolis visas !(cliquez pour agrandir) Passage de frontières, accueil chaleureux, nouvelle monnaie et jolis visas !(cliquez pour agrandir) Passage de frontières, accueil chaleureux, nouvelle monnaie et jolis visas !

(cliquez pour agrandir) Passage de frontières, accueil chaleureux, nouvelle monnaie et jolis visas !

Toutes cabossées, les routes secouaient pas mal et on était contents de ne pas avoir de coca-cola dans nos bagages ! Ce petit transport nous aide aussi à comprendre la culture du 4x4 locale, chaque maison de taule est dotée de sa jeep ou de son pickup, mais il faut bien avouer qu'il faut ce qu'il faut dans cet environnement ! Soit ça, soit une mobylette (la nuance est notable).

Bref, à 10h45, on était au bord de l'eau, et on était pas les seuls ! Touristes et marchands de volailles partageaient les berges (bon, j'ai eu un peu de mal à accepter les bruits de poulets apeurés qu'on entassait dans des sacs de toile, j'avoue), mais j'ai essayé de faire abstraction de tout cela afin de profiter de l'instant... On allait monter sur un BATEAU ! Pendant au moins 7 heures ! Mon cerveau était en ébullition et on avait hâte d'aller nous asseoir !

Plutôt contents d'avoir opté pour nos chaussures de marche, nous ne nous sommes ainsi pas retrouvés pieds nus sur le sol brillant du bateau lorsque le "videur" nous a demandé d'enlever nos chaussures... on a pris place à bord de sièges de voiture reliés entre eux par des tasseaux en bois, ce qui rendait quand même chaque ensemble de sièges amovible, donc on réglait l'espace pour nos jambes selon l'amabilité de la personne assise devant nous. Deux filles se sont ainsi retrouvées avec 4 sièges en face à face (un peu comme dans le train) mais sans aucun espace entre eux ! Ça créait juste une grosse banquette, pratique pour travailler sa position du lotus, mais certainement inconfortable au bout de 7 heures...

Bref, on était assis, on avait des vivres pour le voyage qui nous attendait, on avait judicieusement pris place au niveau du gilet de sauvetage (il y en avait peut être un pour 10, quoique... et ils n'étaient pas bien gros !), et il ne nous restait plus qu'à attendre quelques instants que le bateau finisse de se remplir... On ne vous cache pas notre légère inquiétude, mêlée à un inévitable sourire, lorsqu'un monsieur a débarqué avec un moteur dans les mains. Nous n'étions pas les seuls à se poser réellement la question "est ce que c'est le moteur de notre bateau ? Ou alors un de rechange ?" Et tout l'équipage a sourit. Encore une fois, c'était vraiment la bonne ambiance... Italie, Angleterre, Canada, Hongrie, Allemagne, France, Pologne... de nombreux pays étaient représentés chez les mousses que nous étions, et beaucoup avaient prévu leur pack de bières pour évacuer le stress du voyage de façon profitable à tous et toutes.

Bateau, sur l'eau, qui navigue que navigue...
Bateau, sur l'eau, qui navigue que navigue...

Bateau, sur l'eau, qui navigue que navigue...

Sur l'eau, nous avons vraiment vu des paysages magnifiques... je ne pensais pas l'admettre un jour, mais Pierre avait raison, ça valait vraiment le coup de prendre le bateau ('espère qu'il reconnaîtra tout aussi humblement le fait que ça valait le coup de se lever à 6h30 pour aller faire du yoga à Luang Prabang... la réponse dans quelques jours...). Paysages vallonnés, montagneux, abondamment forestiers, luisants d'humidité et bourdonnants d'insectes et d'oiseaux... il y avait également énormément de petits troupeaux de vaches locales, qui stationnaient plus ou moins dans l'eau, ou sur le sable, cela donnait un charme incontestable au tableau. On s'est arrêtés plusieurs fois pour déposer des passagers laotiens (très peu nombreux sur le navire), afin qu'ils regagnent les petits villages sur pilotis que nous avons pu apercevoir quelques fois, cachés derrière d'énormes arbres. C'était vraiment magnifique, on était véritablement plongés dans un autre monde (pas trop plongés quand même, on reste sur un bateau, rassurez-vous !).

Le voyage n'a finalement duré que 5h30 (mais il fallait vraiment prendre des sandwichs pour les 7 ou 8 heures qui nous attendaient, honnêtement...), et il faut admettre que la traversée a été plutôt confortable. A part les toilettes... Rappelez-vous qu'on avait la chance d'être en chaussettes, nous, randonneurs que nous sommes (huhuhu), mais imaginez un instant toutes les personnes qui avaient opté pour des tongs ce matin et qui se sont retrouvées obligées de fouler, pieds nus, un sol humidement inquiétant dans des toilettes sans lumière, bénéficiant d'une casserole remplie d'eau du fleuve pour toute chasse d'eau... (dans le noir, c'est folklo...). Une pensée émue pour tous ces petits petons qui ont courageusement affronté les méandres des sols sombres... Une pensée émue également pour les narines (dont les nôtres) qui ont dû affronter les méandres du dissolvant de la nénette qui avait décidé de se vernir les ongles pendant la traversée. Merci à elle, c'était chouette. Bisou.

[Le sort veut que l'on ai reparlé de cet épisode ce soir, en mangeant, au moment où la-dite vernisseuse a pénétré dans la salle principale de l'hôtel, pour s'asseoir à côté de nous et commander une bière. Non mais franchement.]

(cliquez pour agrandir) Quelques paysages laotiens (ou thaïlandais, selon le côté du Mékong !)(cliquez pour agrandir) Quelques paysages laotiens (ou thaïlandais, selon le côté du Mékong !)

(cliquez pour agrandir) Quelques paysages laotiens (ou thaïlandais, selon le côté du Mékong !)

Puis nous sommes enfin arrivés dans la ville de Pakpeng, où une flopée de rabatteurs nous attendaient en rangs d'oignons, pancartes sous le bras, pour nous vendre les mérites de leurs hôtels et de leurs tuktuks...

On les a évité joyeusement, avons franchi la petite montée sans sourciller afin de rejoindre un hôtel repéré dans le guide du routard (on avait pas réservé, on est des dingos). Une chambre était dispo, pour l'équivalent de 6 euros (ce qui fait 60 000 kips, ça peut impressionner quand même quand on sort sa liasse de billets), et il n'y avait même pas de serpent qui nous attendait dans la salle de douche (j'avoue entretenir une légère névrose quant à ces bestioles lors de notre promiscuité avec l'eau et la jungle... Névrose entretenue très largement par les récits de Pierre l'Aventurier de l'extrême, le soir au coin du feu)!

On a commandé un sandwich pour demain (départ à 9h sur le bateau !), et on a fait un petit tour du village (comprenez : une rue principale). Musicalement, on a quitté le rock anglophone au profit de Louise Attack (oui oui oui), résonnant dans toute la voie principale, sous les guirlandes lumineuses éclairant les baguettes, croissants et autres viennoiseries accessibles dans les boulangeries... L"ambiance est plutôt frenchie, et on sent un petit côté ex-colonial bien présent (d'autant plus quand des vieux bourgeois traitent les habitants-es comme leurs bons vieux amis - ou domestiques - en leur parlant comme à des débiles et en se croyant tout permis, ce qui a rendu Pierre un peu rouge flamboyant pendant le repas... et il y avait de quoi !).

On a pris notre dîner à l'hôtel, le long du Mékong. On a d'abord eu un peu peur des attaques virulentes des moustiques, qui m'ont pompé le sang alors que je n'étais pas assise depuis cinq minutes, mais qui nous ont finalement laissé tranquilles (ça devait être un petit coup de pression coutumier chez les bestioles de ce genre, genre "tiens ! ça t'apprendra à pas prendre de traitement anti-palu, rebelle !").

Bref, on est vraiment hyper satisfaits de cette étape, les gens sont sympas (passé l'aspect "appât du gain") et l'ambiance est très apaisante. On entend une quantité non négligeable d'insectes chantants et gazouillants, chacun à leur rythme, depuis notre chambre confortable, et on a hâte d'être demain matin pour tester les petites viennoiseries aperçues lors de notre arrivée ! La température est plutôt fraîche en fin de journée, tandis que le soleil a été bien présent pendant tout notre voyage : le résultat est très plaisant ! Bon, j'ai peut-être un bras plus bronzé que l'autre dû à ma place assise, mais c'était quand même un bon moment !

Gros bisous !

(cliquez pour agrandir) On pense à vous !(cliquez pour agrandir) On pense à vous !

(cliquez pour agrandir) On pense à vous !

Publié dans Thaïlande, Laos, Chiang Rai, Pakpeng

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